AMBER HEARD. (négociable) ✎ thinking of you or hate you for. (terminé, réservé)

« Minnie Mouse, j'crois que tu as oublié ton café. », hurlai-je à mon amie chez laquelle j'avais décidé d'habiter quelques jours. « Ose me rappeler comme ça, Milka. » Entre nous, cette dispute était assez fréquente. Je ne savais si nous devions le prendre pour un bon signe, ou si notre amitié ne tenait plus qu'à un fil. Nos prénoms nous exaspéraient, mais nous ne riions pas, jamais. Ce n'était pas notre humour. Elle me lança un doigt d'honneur devant mon silence de marbre, je la giflais. « Casse-toi de mon appart. », répliqua Mickey en fureur. Cette fois, je souriais, niaisement, en lui donnant pour seule réponse un minuscule discours sans queue ni tête. « Tu crois franchement que je vais dégager ? Non mais tu te rends compte d'où c'est parti ? J'ai juste dit Minnie Mouse, hein, Minnie Mouse ? » Non, il n'y avait pas que des paroles en l'air, beaucoup de taquineries. Je me moquais gentiment, je savais que ce comportement l'agaçait. « Tu te venges de quoi, là, Milka ? Tu crois que j'y suis pour un truc si ta relation marche de travers ? » La goutte d'eau venait de déborder. Je n'abordais pas ce sujet en la présence de Mickey, à chaque fois ça dérapait. « Tu sais quoi Mickey Rocherster deuxième du nom ? Tu me fais chier ! J'en ai marre d'être la première à te dire je t'aime, j'en ai marre d'être la première à payer les pots cassés. On est amies, Mickey, tu saisis ? » Ces mots m'apaisèrent, pourtant, ils n'étaient rien, en soi. L'effet m'avait l'air d'avoir été réciproque, puisqu'elle me proposa une soirée en discothèque. « Je te jure, je ne t'abandonnerai pas aux bras d'un inconnu, et puis, dis à ton mec de venir au pire ! », insista t-elle. Sous son regard de chien battu, je ne pouvais que fondre, céder. « J'accepte si tu arrêtes de dire que c'est mon mec, marché compris ? » Elle acquiesça, une mine déçue tout de même, elle qui souhaitait par-dessus tout nous voir unis, amoureux. Il m'aimait, j'en étais certaine. Mais moi, je n'avais aucun sentiment, je me refusais à en avoir. Je détestais la routine, et si un quotidien m'y faisait penser, je le fuyais. Je n'arrivais pas à passer le cap de l'aventure. J'en venais à me demander à quel âge j'aurai des enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants peut-être. Mickey me glissa un bisous sur la joue, accompagné d'un je t'aime assez mignon devais-je l'avouer, puis elle referma la porte derrière son passage. J'étais seule, perdue dans l'obscurité de mes pensées sans fond.

Citation :

Entre Mickey et Milwèna, il y a une histoire d'amitié, qui quelques années en arrière, avait viré vers l'amour. Mais elles ont compris qu'elles n'étaient pas faites pour, toutes les deux, grâce au « copain » actuel de Milwèna. Les deux belles se chamaillent souvent, pour un rien, mais elles s'aiment aussi très facilement, pour des broutilles également. Ensemble, elles sont superficielles et enfantines. Dans le détail de leur rencontre, c'était lorsque Milwèna était partie vendre sa couture à Churchill (grande ville de la province dans laquelle elle vit), où Mickey s'y trouvait (et s'y trouve toujours). Elles étaient dans une boulangerie de quartier, quand elles se sont mises à parler pour ne rien dire, dans le vent, en attendant que la vendeuse vienne les servir (occupée à chercher le pain qu'une cliente avait demandé). Elles ont fini par échanger leur numéro, se sont appelées, envoyées des lettres. Puis, Milwèna a décidé de jongler de maisons en appartements en comptant celui de Mickey, donc elles se sont côtoyées et leur lien s'est renforcé, même si des pics font que parfois, elles se délient un moment, s'évitent, s'ignorent, s'insultent, se braquent dès qu'elles se voient. Bref, fragile, compliqué, fort, sont trois mots qui m'aident à vous décrire ce scénario amical.